Panel sur l’économie régénératrice

Le 05 décembre passé Quadia a organisé un panel interactif sur l’économie régénératrice modéré par Aymeric Jung. En présence d’experts en entrepreneuriat, politique et finance, la discussion portera sur les différentes stratégies “bottom-up” ou “top-down” permettant d’atteindre les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies et construire l’économie régénératrice. 

Nicolas Chabanne, fondateur de C’est Qui le Patron, Catherine Champagne, Coordinatrice des activités impact investing du groupe Degroof Petercam, Guibert del Marmol, conseiller, conférencier et auteur, Adèle Thorens-Goumaz, Conseillère Nationale et présidente des Verts suisses, ont partagé durant une heure leurs visions et expériences pour la construction d’un nouveau paradigme économique.

En effet, comme nous l’a rappelé Guibert del Marmol : « il n’y aura pas d’écologie globale sans écologie personnelle. » Il est de la responsabilité de chaque personne de se conscientiser afin de créer un réel mouvement « bottom-up », qui est au centre de la philosophie d’investissement de Quadia, fondée sur les principes d’une économie régénératrice. 

C’est d’ailleurs bien un mouvement citoyen qui a permis l’émergence du mouvement C’est Qui le Patron en France dont Nicolas Chabanne nous racontait l’aventure « très collective qui permet de faire des achats responsables afin de protéger les revenus du producteur au lieu d’enlever de la valeur. » Alors que les acteurs économiques peinent à répondre à temps aux défis sociaux, les consomm’acteurs saisissent l’occasion et renouent les liens avec les agriculteurs et producteurs afin de faire émerger des chaînes de valeur plus justes et équitables.

Mouvement citoyen donc mais sans oublier le contexte politique dans lequel il opère. En Suisse, les Verts ont été les précurseurs de l’économie circulaire comme nous l’a expliqué Adèle Thorens. En effet, « l’initiative rédigée en 2010 visait à inscrire l’économie circulaire dans la constitution ainsi que le respect des ressources d’une seule planète. »

Enfin, Catherine Champagne nous a rappelé qu’il y a également une prise de conscience de la part des investisseurs qui font désormais plus attention à l’impact de leurs décisions financières et tentent de les appréhender d’une manière plus holistique. Par exemple, « une caisse de pension a non seulement le devoir fiduciaire d’assurer une retraite suffisante pour ses futurs bénéficiaires mais aussi d’investir pour un monde dans lequel il sera agréable de prendre sa retraite. » 

Ce panel a donc pu répondre à la question de l’interaction entre les démarches politiques et internationales top-down par rapport aux initiatives bottom-up et confirmer que leur convergence est nécessaire plus que leur affrontement. Bien que le monde soit agité par de nombreuses contestations politiques, c’est bien une transformation collaborative qui est urgente et non une transition. En référence à R.F Kennedy et « à ce qui faisait que la vie valait la peine d’être vécue », Aymeric Jung a signalé que déjà en 1968 le besoin de critères extra-financiers autre que le PNB devaient être à la base de notre développement et que désormais « Il faut mieux penser le changement que changer le pansement (selon F.Blanche).

Ainsi pour Nicolas Chabanne « les acteurs économiques écoutent mais ne vont pas assez vite », Pour Catherine Champagne « les actionnaires montrent aux entreprises cotées leurs besoins de voir des changements majeurs et des améliorations dans leurs pratiques » et selon Guibert del Marmol « plus que la taxe il faut la récompense et aller vers un modèle vertueux, déjà pour motiver les premiers acteurs car Il ne faut pas une majorité pour entrainer une bascule ». Enfin, Adèle Thorens souligne que « les politiques doivent poser un cadre et alors on est dans une action complémentaire entre action politique et revendications citoyennes ».

Le panel s’est achevé sur une note d’optimisme partagée par les intervenants qui croient dans les solutions, les entrepreneurs, les citoyens, les forces politiques et économiques qui convergent vers une solution commune, celle d’une économie régénératrice. En effet il n’est plus suffisant de réduire le gaspillage ou d’être juste durable, mais il s’agit bien de construire un nouveau paradigme économique plus juste et plus résilient.